Meilleurs vœux !
4 janvier 2023Des prix pour nos productions !
18 janvier 2023Le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, a fait part de son inquiétude, mais aussi de son impuissance, face à l’inflation actuelle qui grève peu à peu le budget de la PAC (en euros constants). Il s’inquiète également de l’impact, sur les exploitations, de l’empilement des stratégies, règlements et autres directives européennes. En effet, la commission environnement de l’Union européenne enchaîne le Green Deal, la stratégie « Farm to fork » (de la ferme à la fourchette), le règlement SUR (réduction des engrais et produits phytosanitaires,) des nouvelles mesures concernant la restauration de la nature, le dispositif IED pour les élevages, la protection des zones Natura 2000…
Les enjeux de transition doivent être accompagnés financièrement, humainement et faire partie intégrante de nos projets économiques. Le commissaire déclare : « certains agriculteurs sont en train de se demander si cela vaut encore la peine de respecter les exigences du règlement (comme exclure 4% de leurs surfaces de la production), ou s’il ne vaut mieux pas renoncer aux aides et produire sans restrictions. Nous atteignons les limites du système », concède-t-il. Et d’ajouter : « nous multiplions les tâches que nous demandons à nos agriculteurs, alors qu’une part de plus en plus faible du budget leur est accordée ». L’UE a déjà activé de nombreuses mesures d’aides lors des derniers mois (plan de relance, recours à la réserve de crise agricole, cadre temporaire de crise pour les aides d’État).
En 2023, la Commission européenne lancera, avec une année d’avance, un réexamen à mi-parcours du cadre financier pluriannuel 2021-2027. Mais, pour que des décisions soient prises, elles devront l’être à l’unanimité entre les États membres. Cela « risque d’être long et ne sera de toute façon pas rétroactif », prévient Janusz Wojciechowski.
Notre réseau syndical continue d’œuvrer sans relâche, pour faire prendre conscience que l’Europe doit construire un projet en accompagnant la profession dans les transitions, plutôt que de la contraindre en l’empêchant de produire. Nos dépendances aux importations ne respectant pas nos normes environnementales et sociales s’accélèrent, et nous perdons tous les jours un peu plus notre souveraineté alimentaire et énergétique.
Hervé Lapie, président de la FDSEA de la Marne