PAC, Production et Attractivité
1 juillet 2022Trophée IDEA : de l’innovation dans l’agriculture
1 juillet 2022Le réseau FNSEA porte 30 propositions prioritaires auprès des députés qui viennent d’être élus, sur 6 thèmes fondamentaux : croissance durable, production, rémunération, transition, alimentation et attractivité. Aujourd’hui, focus sur le volet croissance durable (1/6).
La France doit défendre une vision durable, productive et harmonisée de l’agriculture européenne.
L’Union Européenne (UE) est la première puissance agricole mondiale. Cette place, l’agriculture européenne la doit aux objectifs clairs impulsés depuis 1962 : accroître la productivité de l’agriculture, assurer un niveau de vie équitable à la population agricole, garantir la sécurité des approvisionnements et assurer des prix raisonnables aux consommateurs.
Néanmoins, ces objectifs sont depuis de nombreuses années mis à mal par une concurrence internationale de plus en plus féroce qui permet d’importer dans le marché commun des produits qui ne respectent pas les règles communautaires, déstabilisant fortement les productions européennes et notamment françaises aux hauts niveaux d’exigences sociales, sanitaires et environnementales.
Ce poids structurel est encore plus préjudiciable face aux différentes propositions stratégiques (« Farm to Fork », « Green deal »…) qui projettent d’impulser à notre agriculture une logique « décroissante ». Face à des besoins alimentaires mondiaux qui obligeront à doubler la production alimentaire d’ici 2050, la France a l’obligation morale de défendre une vision durable, productive et harmonisée de l’agriculture européenne, au sein d’une dynamique d’échanges internationaux loyaux.
Le grand défi alimentaire européen sera donc double : protéger notre planète tout en édictant un cadre communautaire qui ne fragilise pas les agriculteurs européens. La question des clauses miroirs sociales et environnementales, qui obligeraient à une réciprocité de normes dans les échanges internationaux, semble être un objectif politique atteignable.
Il s’agit de se saisir de cette opportunité collective, pour promouvoir une nouvelle orientation économique de l’agriculture, intégrant pleinement les caractéristiques sociales et environnementales des produits alimentaires, au service d’un monde plus juste et vertueux et au service d’une agriculture européenne qui contribue aux grands équilibres alimentaires mondiaux.
-
01
Imposer au niveau européen des « mesures miroirs » à l’ensemble des produits agricoles importés en intégrant obligatoirement aux accords de libre-échange des clauses miroirs, sociales et environnementales pour des échanges commerciaux plus justes et loyaux, et en réformant les règles et contrôles applicables en matière de limites maximales de résidus (LMR) qui s’imposent directement aux produits importés. Il est aussi indispensable d’intégrer l’agriculture au mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) ou à minima exclure le secteur des engrais.
-
02
Redonner une ambition de croissance durable aux stratégies « Farm to Fork », « Biodiversité » et « Green deal » au regard des défi s géostratégiques et alimentaires mondiaux, afin d’en faire des outils au service du développement et du rayonnement du modèle agricole européen.
-
03
Permettre une politique d’étiquetage de l’origine des produits alimentaires ambitieuse au niveau européen en révisant le règlement Inco (information du consommateur) pour rendre obligatoires les informations relatives à l’origine géographique des produits.
-
04
Accélérer l’harmonisation européenne des règles sociales et environnementales notamment en matière de salaire minimum, de travail détaché, de bien-être animal ou d’utilisation de produits phytopharmaceutiques et vétérinaires… afin de créer un cadre de production partagé et loyal au sein du marché commun.