Nous n’en resterons pas là !
23 octobre 2024Devant la menace de plus en plus crédible de l’accord Union européenne/Mercosur, nous allons mobiliser nos équipes à l’occasion du G20 agricole au Brésil des 18 et 19 novembre. La forme et la date de la mobilisation ne sont pas encore totalement arrêtées à ce jour.
Nous continuons également d’exiger la concrétisation des engagements pris par le gouvernement en début d’année. À court terme, nous attendons avec impatience, l’urgence de proposer des prêts de trésorerie (3 à 5 ans) à taux bonifiés et un fonds d’allègement des charges pour les agriculteurs les plus impactés par les aléas climatiques et sanitaires. Nous attendons que le fonds de 75 millions d’euros pour compenser les pertes dues à la fièvre catarrhale soit rapidement mis en place afin d’accompagner les éleveurs fortement impactés sur le volet économique et social.
À moyen terme, nous demandons des mesures de simplification, telles que nous les avons travaillées, ainsi que l’aboutissement de la loi d’orientation agricole et des mesures en faveur de l’agriculture prévues dans le projet de loi de finance pour 2025.
Nous avons travaillé cet été à une proposition de loi « Entreprendre en agriculture » qui redonne une vision et du sens à l’agriculture française. Une loi qui permette de relocaliser la production sur le sol français et assure le renouvellement des générations.
Il y a une demande très forte de nos agriculteurs sur la question nationale mais aussi européenne. Alors qu’en même temps l’Europe rouvre le chantier du Green Deal, imposant aux agriculteurs français et européens des réglementations absurdes tout en ouvrant la voie aux importations massives de produits agricoles et alimentaires qui ne respectent pas nos normes.
La goutte d’eau qui fait déborder le vase déjà bien rempli, c’est l’annonce que l’accord Union européenne/Mercosur puisse être signé avec des importations (99 000 tonnes de bovins, 25 000 t de porc, 180 000 t de volaille, 180 000 t de sucre et de maïs) qui ne respectent en rien nos réglementations, nos normes sanitaires, environnementales et sociales. C’est d’une incohérence incroyable et en complète contradiction avec le niveau d’exigence européen et français sur la qualité de nos produits et les normes qui nous sont imposées !
La volonté de signer cet accord est une insulte au monde agricole en important l’alimentation que nous n’avons pas le droit de produire.
La France, l’Europe, ont-elles encore l’ambition d’être de grandes puissances agricoles ?
Nous avons besoin de commercer mais l’agriculture ne peut pas être une monnaie d’échange. Elle devrait être l’objet d’un commerce équitable concernant l’alimentation de nos concitoyens, tout en préservant le revenu des agriculteurs.
Nos représentants n’ont pas le droit de se comporter comme des agneaux pour les produits importés et comme des tigres pour les productions locales ! Il faut agir vite et penser loin.
Hervé LAPIE, Président de la FDSEA51