Rencontre à la préfecture de Châlons-en- Champagne.
En pleine moisson, alors que les travaux sont encore loin d’être terminés, la profession agricole représentée par Laurent Champenois (FDSEA), Julien Boucquemont et Clément Rollot (JA), Bertrand Gomard (AGREAU), Pascal Collard et Thierry Poncelet (Ch Agri) ont rencontré ce 5 août Monsieur le préfet et les services de l’État.
Même si le gouvernement est actuellement démissionnaire, l’administration départementale est présente pour gérer les dossiers. En préambule, Laurent Champenois et Julien Boucquemont ont décrit le contexte auquel est confronté le monde agricole suite aux très mauvaises récoltes et aux récents déluges rencontrés notamment dans le canton de Montmirail.
Les problèmes de trésorerie à venir suscitent l’inquiétude d’où la nécessité de tout mettre en œuvre pour accompagner les plus fragiles. Monsieur le préfet a compris le contexte et mesure l’importance d’avoir suffisamment de capacités financières pour engager la prochaine campagne agricole.
10 nouveaux postes sources ?
Cette rencontre fut l’occasion d’aborder la problématique de la croissance des énergies renouvelables et le réseau de distribution électrique. Enedis et RTE ont rappelé que la Marne compte 1600 mégawatts de puissance installée et 6291 installations pour produire des énergies vertes et locales. Les puissances raccordées sur la basse tension représentent 7 % du total et sont en progression (panneaux photovoltaïques). En résumé de ces échanges passionnants, les lois de programmation sont déjà en saturation dès leur promulgation.
Laurent Champenois demande la simplification des procédures trop longues imposées à Enedis (5 ans dont 1 an de construction des postes sources). Il est évoqué également de nombreuses difficultés, avec des agriculteurs qui attendent les raccordements. Des contrats non finalisés et reconduits tous les 3 mois deviennent la norme.
Il est constaté des délais trop importants entre les paiements et les premiers remboursements (9 mois et plus dans certaines situations). Il est évoqué aussi des difficultés d’approvisionnement de pièces, onduleurs pour les agriculteurs et pièces pour la construction de postes sources.
Afin d’améliorer l’organisation de cette gestion de réseau, Enedis est fortement intéressé pour connaître le plus en amont possible les projets (plateforme de déclaration des gisements EnR https://www.services-rte.com).
Monsieur le préfet informe que l’ambition régionale est de produire 13500 MW EnR installée d’ici 2030. Ainsi le département pourrait accueillir 10 nouveaux postes sources sur les 19 prévus dans le territoire Grand Est.
Contrôles qualitatifs et ciblés en hausse
La DGCCRF confirme la forte hausse des contrôles des GMS conformément aux engagements pris. Elle rappelle que le nombre de dossiers contrôlés est une chose, mais l’important est de cibler les cas. Si de lourds dérapages sont constatés au niveau de l’étiquetage, des provenances… la FDSEA et JA s’engagent à saisir l’administration pour y remédier le plus rapidement possible.
Simplifiez la vie des irrigants !
Pascal Collard et Bertrand Gomard ont une nouvelle fois insisté pour obtenir plus de souplesse administrative sur des dossiers individuels d’irrigants présentés ce jour. Monsieur le préfet demande qu’une solution adaptée soit trouvée au cas par cas. « Un juste équilibre entre les besoins en eau de la population et de l’agriculture sera néanmoins à trouver » déclare-t-il. Les syndicats souhaitent que les irrigants soient enfin reconnus dans ce département comme étant des entreprises qui créent de l’emploi et de la valeur ajoutée. La réflexion stratégique pour réfléchir à un développement harmonieux à partir d’un PTGE est lancée dès à présent avec la chambre d’agriculture.
Reconsidérer des déchéances de DJA
Mickaël Py (Ch. Agri) et JA ont passé en revue l’ensemble des dossiers concernés : un dossier est enfin débloqué, d’autres sont en attente. Monsieur le préfet comprend ces difficultés parfois inhérentes aux jeunes exploitants et souhaite trouver une solution équilibrée en respectant les obligations administratives.
PLU de Bourgogne – Fresne-lès-Reims en berne
La DDT confirme que le PLU uniquement de Fresne est reçu depuis le 25 juillet pour un contrôle de légalité. Le PLU de Bourgogne est quant à lui rejeté. Cette situation atypique va nécessiter un réexamen du projet. Monsieur le préfet rappelle que deux concertations avaient été initiées par Monsieur le sous-préfet sans résultat probant. Laurent Champenois félicite la mobilisation des adhérents de la FDSEA et souhaite que ce dossier soit inscrit dans les futures discussions du PLU intercommunal à venir. Les maires du Grand Reims sont également remerciés pour leur soutien, ainsi que son président Arnaud Robinet. La profession agricole et notamment son représentant Thierry Poncelet souhaitent travailler activement avec le Grand Reims.
Méthanisation en cogénération : alerte maximale !
Suite à une visite organisée par la FDSEA, Monsieur le préfet a constaté que la situation des agriculteurs réalisant de l’électricité en cogénération (méthaniseur) devient très inquiétante. Comme le précise Laurent Champenois, les tarifs de rachat n’intègrent pas l’augmentation des coûts de production. Monsieur le préfet a alerté Bercy et demande que ces dossiers locaux ne soient pas les seuls à être relayés au niveau national. Le réseau FNSEA a déjà remonté les difficultés de près de 500 méthaniseurs en France.
Cette réunion de travail aura permis d’approfondir de nombreuses problématiques syndicales, avec les différentes directions de l’administration pour rechercher des solutions dans un climat préfectoral bienveillant.
Christophe Songy