Prise de conscience et anticipation
2 août 2024Bienveillance préfectorale pour rechercher des solutions !
8 août 2024L’adaptation et la résilience sont dans les veines de tous les agriculteurs marnais. Mais cette année, on a dû s’accommoder pour intervenir aux champs. Depuis le 18 octobre 2023, aucune intervention convenable n’a pu être réalisée dans les régions périphériques, Brie, Vallage, Argonne et Tardenois.
Des pluies discontinues suivies d’une très forte pression des adventices, des maladies et un faible rayonnement ont abouti à une récolte désastreuse. 10 à 22 % des parcelles trop sales ont été broyées sur place ou ensilées. Les piètres rendements de 10, 20, 30 ou 40 quintaux en céréales couvriront au mieux les charges d’approvisionnements et de fournitures.
Pour les emprunts, les prélèvements sociaux et privés, assurances… Comment allons-nous faire ?
Avec 1200 mm d’eau depuis l’implantation automnale, la moisson est catastrophique. La qualité est déplorable, ni loyale, ni marchande. Le pain gonflera-t-il ? La bière moussera-t-elle ?
En élevage, la mauvaise qualité des fourrages aura des conséquences sur le résultat. La récolte d’herbe s’étale depuis bientôt trois mois.
De plus, localement, nous avons subi un orage violent le 1er août avec 100 et 120 mm d’eau qui s’additionnent aux 250 mm de juillet, entraînant inondations d’équipements, maisons, sous sols. De nombreuses coulées de boue ont eu lieu dans la vallée du Petit Morin, secteur Montmirail.
Les comptes en banque vont clignoter orange et rouge.
Avec des stocks de graines d’adventices inestimables et des sols détrempés, la prochaine saison est déjà bien compromise dans les terres argileuses. La simplification administrative, on en parle. Mais dans les actes… ?
Les travaux n’avancent pas vite et les vacances seront écourtées ou annulées. Nos agriculteurs sont fatigués. La nature a pris le dessus.
Il faut au plus vite inventer un soutien fi nancier avec un accompagnement fort et rapide pour nos agriculteurs victimes des impondérables de la nature. Il est impératif de continuer à aménager nos territoires avec des bassins de rétention, de mieux canaliser l’eau et d’entretenir nos fossés qui deviennent des friches.
Il faut trouver des solutions pour sécuriser ceux d’entre nous qui seront les plus fragiles.
Alors qu’il restait de nombreux dossiers à négocier, la dérive électorale nous amène à ne plus avoir de pilote dans l’avion. Qui va gouverner ?
Face à ces interrogations, j’espère, Monsieur le préfet, que vous nous défendrez, et activerez les bons services de l’État en déclarant en régime de catastrophes naturelles les zones concernées. Que vous nous soutiendrez auprès d’autres partenaires (banques, coopératives, MSA, Chambre d’agriculture, etc.) afi n de trouver des solutions rapides et effi caces pour nous venir en aide.
Par avance, nous vous en remercions.
Hugues Rouyer, président de l’Arrondissement de Sézanne