Il faut agir maintenant !
4 septembre 2024
Échanges avec la présidente de l’Assemblée nationale
6 septembre 2024
La réunion annuelle de rentrée permet d'interpeller les élus locaux et de prioriser les dossiers de travail en fonction de la conjoncture
RENTRÉE AGRICOLE Retour sur la réunion annuelle entre la profession, les parlementaires et les élus régionaux.
A l’occasion de la 78e Foire de Châlons, le syndicalisme majoritaire, FDSEA, SGV, JA et Groupe des Jeunes Viticulteurs, associés à la Chambre d’agriculture, ont profité de cette rentrée syndicale pour sensibiliser les élus départementaux et régionaux sur les enjeux agricoles et viticoles.
Hervé Lapie a présenté le bilan post-moisson 2024 : « Les rendements sont décevants pour les récoltes estivales, avec des charges qui restent à des niveaux très élevés. L’effet ciseau pressenti est amplifié par les mauvais rendements. Dans de nombreuses situations, l’EBE sera insuffisant pour faire face aux annuités et prélèvements privés. L’urgence est donc d’identifier des leviers pour préserver la trésorerie. À ce contexte, s’ajoutent de fortes inquiétudes pour l’élevage ovin et bovin en raison de l’épidémie de la FCO, d’où la nécessité d’accélérer les campagnes de vaccination », conclut-il.
Maxime Toubart, président du SGV, souligne que « les caprices de la météo impacteront également en viticulture les rendements et la qualité. L’année aura connu différents aléas, à savoir le gel, la grêle ou encore le mildiou. Les rendements oscilleront entre 200 kg/ ha et 15000 kg en fonction des secteurs ». « Heureusement que la réserve qualitative individuelle est là (10 000 kg) mais il ne faudrait pas deux années consécutives comme celle-ci » déclare-t-il.
Avec ses 1100 prestataires en champagne, le SGV a tout mis en œuvre avec les services de l’État et le Comité Champagne afin que cette vendange soit exemplaire. Sensibilisation aux enjeux agricoles et viticoles Laurent Champenois, président du Comité Élevage Marne a présenté la situation concernant l’élevage : « Au-delà des problèmes sanitaires, il existe aussi beau- coup de difficultés pour la réalisation des foins. La qualité des produits n’est pas au rendez-vous, avec des possibles effets négatifs sur les résultats techniques à venir dans les troupeaux. Le système assurance climatique est inefficace tant en grande culture (pas de déclenchement) que pour l’élevage, notamment avec le système satellitaire inadapté ».
Le bien-être des agriculteurs doit être une priorité
Julien Bouquemont, président Jeunes Agriculteurs, a rappelé l’enjeu crucial du renouvellement des générations. « Il est indispensable de mettre en place tous les leviers possibles pour accompagner cette transition » rappelle-t-il. Il insiste sur la nécessité de tout mettre en œuvre pour vivre sereinement de son métier et de penser enfin au bien-être des agriculteurs face à l’inflation grandissante des démarches administratives.
Marie-Pierre Lutet-Charpentier, présidente du Groupe des Jeunes Vignerons, a fait part des obstacles rencontrés lors de la transmission des exploitations viticoles. Pour elle, il convient d’alléger le dispositif et d’accompagner fiscalement les cédants pour faciliter les reprises. Pascal Collard, vice-président de la Chambre d’agriculture, a montré l’engagement de la Chambre dans le lancement d’un projet de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE), afin de mener une réflexion stratégique et globale sur le sujet. Le Conseil Régional, représenté par Pascale Gaillot et Béatrice Moreau, a confirmé sa volonté d’être associé dans cette démarche collective.
Thierry Poncelet, secrétaire de la Chambre d’agriculture et responsable du dossier énergies, a alerté les parlementaires sur le manque de moyens au niveau des réseaux de distribution pour accompagner le développement des projets photovoltaïques. Pour conclure, Hervé Sanchez, président de la Chambre et Hervé Lapie ont rappelé la nécessité de réactiver les travaux de la loi d’orientation, dès la nomination du nouveau gouvernement. Hervé Lapie et Julien Bouquemont ont présenté les propositions de la FNSEA et JA dans leur proposition de loi « Entreprendre en agriculture ». Les agriculteurs attendent des actes concrets qui se traduisent dans les cours de ferme.
Christophe Songy, Directeur Général FDSEA51
